Fa et antifa! Voilà le duo
de clowns le mieux fait pour assurer la pérennité du spectacle.
Voilà un duo de marionnettes à gaines des plus manipulables par
toutes les mains invisibles du marché anonyme. Toujours prêts à
s'écharper sur ordre, voilà ces méchants scouts de l'aliénation,
persuadés de détenir les clés de la prochaine révolution,
s'avançant sur le ring de la marchandise, jouant consciencieusement
leur rôle de bouffons spectaculaires au service d'une domination
cybernétique qu'ils n'arriveront jamais à comprendre. Sincères
souvent, arrivistes parfois, moutons toujours. L'un voulant
confisquer le fouet du maître pour le donner à la collectivité,
l'autre se battant pour ramasser le coton en chantant la
Marseillaise. Les deux s'affrontant pour aménager l'impossible selon
leur code respectif.
Deux faces d'une même
médailles, ils sont destinés à lutter interminablement l'un contre
l'autre à seule fin de permettre au spectacle de se dérouler hors
de la conscience de sa globalité. Ils forment le deuxième écran de
fumée du fétichisme prolétariste, après celui de la comédie
électorale républicaine, et dont l'opacité augmente avec la violence
d'un affrontement toujours téléguidé par le pouvoir en place.
Violence dont l'intensité peut-être contrôlée comme on règle le
son dans une salle de spectacle, à l'aide de boutons automatiques,
puisque la réaction de ces avant-gardes est aussi prévisible que la
production de bave d'un chien de Pavlov.
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