mercredi 21 mars 2012

David Cameron, le courage.

Le gouvernement britannique a une lecture très particulière des Évangiles. Je trouve le nôtre bien timide en comparaison.

Dieu abandonne les riches, il n'en veut pas dans son Paradis. Sa Terre Promise est un endroit ou l'intérêt n'existe pas (je parle de l'intérêt lié au remboursement des prêts). Très bien, lui répond David Cameron, haut parleur de la City, si Tu ne veux pas des riches, sache que les riches ne veulent pas de Toi. Tu as choisi les pauvres, cela veut dire que tu ne comprends rien à l'économie politique, puisque sans les riches les pauvres ne seraient rien, alors nous décidons de te licencier, Toi et ton Fils, pour faute professionnelle. Nous adorerons désormais Celui qui comprend les choses d'ici-bas: un moderne, un gagneur, un mec qui en a, Satan. Lui au moins a lu Ricardo et Adam Smith. Nous te laissons avec les pleureuses grecques, nous nous occuperons du vrai monde. Allez! Ciao!

Le taux d'imposition des plus riches, au Royaume-Uni, était insupportable, le gouvernement le baissera. Non seulement la richesse privée existe, mais c'est la seule richesse qui vaille. Les riches ne s'accaparent pas une part de la richesse sociale, c'est bien plutôt la richesse publique qui prend indûment sur la richesse individuelle. Les pauvres se porteraient mieux à enrichir les riches, plutôt qu'à réclamer toujours plus de ce qui ne leur appartient pas.

Je suggère à mes amis anglais de faire un pas de plus. Pourquoi ne pas abroger les lois injustes qui interdisent le travail des enfants et le recours à l'esclavage? Satan n'est pas bégueule.

On ne devrait pas tirer des conclusions trop rapides sur les écrits bibliques avant d'être allé consulter les oracles de la City. Eux ont des choses originales à dire. On n'entrera pas dans Ton paradis, disent-ils à Dieu, d'accord, mais alors Tes brebis, on va s'en occuper aux petits oignons.

Adrien Royo
  

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