mardi 14 juin 2011

C’est fou comme la valeur travail a la cote en ce moment. Wauquiez d’abord, Le Pen ensuite. Tumeurs hier, parasites aujourd’hui, haro sur les pauvres qui ne travaillent pas. Travail, famille, Patrie, le retour. J’ai bien peur toutefois qu’une petite erreur ne se soit glissée dans le raisonnement. Oh, pas grand-chose : une simple confusion entre valeur travail et valeur argent. Je me permets de la pointer pour éviter les malentendus. Je suis certain que Marine et Laurent me sauront gré de cette clarification. Errare humanum est, comme disait Mussolini. Voici l’affaire : un pauvre qui ne travaille pas est un parasite, mais un riche qui glande est un citoyen respectable. On suppose sans doute que ce dernier a travaillé dur auparavant pour gagner son pactole et qu’il a mérité son oisiveté. Il dépense son argent après tout, pas celui de la communauté. (C’est là que ma formule « il n’y a pas de richesse privée », prendrait toute sa saveur. Mais je n’insisterai pas ici sur ce point. Voir plus loin dans ce blog). Je signalerai seulement qu’un vieux pauvre qui a travaillé dur toute sa vie avant de se retrouver au chômage sur le tard n’est pas mieux considéré qu’un jeune fainéant vivant en parasite sur le dos d’un Etat "providentiel". C’est drôle d’ailleurs, quand on y pense : les conservateurs chrétiens acceptent la Providence du dimanche matin, et celle du Marché pendant la semaine, mais pas celle de la collectivité solidaire du vendredi soir. Celle-ci viendrait-elle moins de Dieu que la première? Un fils de famille n’ayant jamais travaillé durant sa vie reçoit en héritage, avec l’argent des autres, la considération de Le Pen; le fils des quartiers, lui, avec la misère, reçoit pour le même exploit, un coup de pied de Wauquiez au cul. Mais si l’obligation de travailler est uniquement adressée aux pauvres, c’est que la valeur argent, à l’évidence, l’emporte sur la valeur travail. Car une valeur qui ne concerne qu’une fraction de la population n’est pas une valeur. CQFD. Il y avait maldonne, ouf ! je rectifie. A la suite de cette explication, Marine et Laurent procèderont sans doute à une actualisation de leur programme, sous la forme : Argent, Famille, Patrie. Ceux qui croient en la valeur argent, citoyens à part entière de notre République, sauront clairement pour qui voter aux prochaines présidentielles. Qu’ils n'oublient pas pour autant, mais ceci est une autre histoire, que sur le dos de ces chameaux de pauvres, ils auront bien du mal à entrer au paradis.


Adrien Royo

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