dimanche 26 septembre 2010

L’argument des réformateurs obsessionnels néo-libéraux qui veut que l’âpreté du temps ne permette plus de vivre au-dessus de ses moyens, que nous ayons, après avoir largement profité des largesses de l’Etat, à serrer d’un cran notre ceinture pour affronter l’avenir, me fait une nouvelle fois penser à cette fable que j’ai souvent évoquée mettant en scène un homme juché sur les épaules d’un autre et traversant un désert. Il plaint sincèrement celui qui le porte, verse des larmes et ne sait pas comment soulager sa peine. Une seule chose ne lui viendra jamais à l’esprit, c’est de descendre de sa monture et de marcher à ses côtés. Ainsi le néo-libéral cherche désespérément de l’argent ou essaye d’économiser, mais se refuse à une seule chose : partager équitablement les richesses sociales. Et puis, de quel pain blanc s’agit-il ? A l’en croire, nous sortons d’une époque bénie d’abondance où rien ne manquait et où nous pouvions dépenser sans compter. S’agit-il de la période d’après guerre, lorsque l’Europe dévastée se réorganisait et se reconstruisait, où les guerres coloniales faisaient rage, et où la guerre mondiale était froide ? S’agit-il de la période ultérieure du choc pétrolier et du chômage de masse ? Toute période paraît meilleure si on dégrade la suivante, et c’est à l’aune d’aujourd’hui que l’on juge d’hier. Il n’y a plus d’argent pour les retraites, plus d’argent pour la santé. Qu’avons-nous fait quand il n’y avait plus d’argent pour faire la guerre ? Nous n’avons pas supprimé l’armée. Il faut plafonner les retraites et redistribué massivement, voilà tout. Et la concurrence mondiale ? Faisons en sorte de ne plus faire la course. En tout cas plus de la même manière. Car à ce jeu, au final, tout le monde perdra.

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