samedi 24 janvier 2009

Projet et individu

(...) Mais l’individu, pour nous, ne se résume pas aux gesticulations de cet ersatz imbu de lui-même, roi sans couronne, pesante métaphore du vide, marionnette qui s’agite sous les fils de l’économie, ébauche démissionnaire, congélation stupide d’un mouvement créateur, soumission aux fantômes de son corps inexploré. Ce n’est pas qu’il faille le mépriser, il se méprise assez lui-même, fuyant sa réalité. L’individu, pour nous, est aussi un futur éternel, un être en cours de réalisation, un projet ; à la fois un corps individuel et un corps social, à la fois un corps humain et un corps cosmique, à la fois une conscience séparée et un éclat d’univers. Il ne tient qu’à lui, s’il le veut, de changer ou guérir son corps social. Ce n’est pas sa forme réalisée qu’il faut respecter, mais son état de naissance perpétuelle. Son présent ne doit pas être sacrifié à l’avenir, ni au passé, ni au présent lui-même. L’individu réel ne doit pas être sacrifié à son projet, ni le projet à l’individu réel, mais, ici et maintenant, l’individu réel doit trouver les moyens de son projet. Le réseau, c’est lui ; la prison, c’est lui ; la Marchandise et l’Aliénation, c’est encore lui. Voici donc notre individualisme : une primauté de l’auto-création sur l’obscurantisme moderne et satisfait, une recherche de l’individu intégral conscient et fier de son corps (social et individuel), un anti-collectivisme, un refus de la séparation, un individualisme libérateur tourné vers les chemins de la désaliénation qui passent par une réappropriation de toute la sphère sociale.

Si l’on souhaite véritablement assumer son statut d’être humain, il faut consentir à chevaucher son devenir sans souci des lendemains programmés ou des présents naturalisés. Il faut d’abord et surtout, ressaisir l’Individu à travers son corps social (...)


Manifeste pré-kunique (extrait)

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