mardi 5 avril 2011

L’affaire Pinocchio

On ne sait pas encore si la petite affaire de Fukushima entrera dans les annales sous le qualificatif d’accident majeur, de catastrophe ou de cataclysme, mais c’est à coup sûr déjà une horreur informationnelle. Mensonges, rétention d’informations, désinformation, manipulations, la panoplie complète du fanatique de l’atome est déballée. Le mensonge est d’ailleurs consubstantiel à l’industrie nucléaire. Les pinocchios japonais voient leurs nezs s’allonger au point de compromettre leur équilibre vertical. Heureusement, ils trouvent chez les Pinocchios français des confrères méritants, capables de leur offrir leurs appendices nasaux comme appuis. Ensemble, ils nous rejouent le sketch comique du « je te tiens, tu me tiens, par la barbichette »… en se mettant nez contre nez pour que nous ayons plus de peine encore à leur tirer les vers. Ils mentent par peur d’affoler les populations et leurs mensonges sont la preuve qu’il y a bien matière à s’affoler. En attendant les contaminations à venir, en provenance du Japon ou d’ailleurs, nous sommes déjà contaminés depuis longtemps par le mensonge technocratique. Le taux de radio-inactivité informationnelle est au plus haut. Il faudrait inventer une mesure du rayonnement DELTA (Désinformation Extrême Livrée par les Très hautes Autorités) et le matériel idoine pour le mesurer. Il serait établi un seuil de nocivité au-delà duquel des procédures prophylactiques seraient appliquées. Arrêt d’urgence des programmes de télévision et de radio, masquage des panneaux publicitaires, par exemple. A force d’accumuler des éléments sans risque pour la santé qui provoquent des maladies mortelles, il faudra se méfier de la santé elle-même, et il sera bien difficile, au bout du compte, d’éviter de mourir de se trop bien porter.

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