jeudi 8 janvier 2009

Le labyrinthe


Ceux qui pensent que cette société pèche par trop d’individualisme, de rationalité, d’égoïsme, par manque de solidarité, de bonté, de religion, d’Etat, de justice ou de finalité, rejoignent ceux qui croient qu’elle est trop religieuse, irrationnelle ou tendre, qu’il lui manque du libéralisme, du nationalisme, de la force, du marché ou de la science. Ils sont tous capables de distinguer un des côtés de la figure, jamais la figure entière, et encore moins la figure entière comme masque.

Abandonnant derrière nous d’anciennes cohérences qui ne répondaient plus aux questions nouvelles posées par l’évolution des pratiques sociales, nous avons couru fièrement vers cet âge d’or de l’individu que nos alchimistes, sur la base de certains succès, semblaient pouvoir nous promettre. Ceux-ci s’étant révélés moins infaillibles que nous ne l’avions espéré, nous errons désormais quelque part entre l’âge de fer et l’âge d’argent, cherchant à la fois l’individu et sa communauté.


Adrien Royo (extrait d'un pré-manifeste kunique de 1997)

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