mardi 11 novembre 2008

Un concept cynique : l'adaptation


L’adaptation est le concept cynique par excellence. La nécessité d’une adaptation au milieu naturel se prolonge idéologiquement en nécessité d’une adaptation au milieu artefactuel, qui lui-même pourtant se sépare déjà du milieu naturel premier. Le corps social s’autonomise et entraîne l'individu atomisé dans son nouvel environnement. Corps social, comme station orbitale en mouvement autour de son milieu, avec des proto-individus à l’intérieur, spectateurs de leur autoformatage. Il en résulte une situation de double séparation : de l’individu avec la nature et le cosmos d'abord, de l’individu avec lui-même ensuite. C'est ainsi que le corps social noie le projet individuel. En ce sens, les libéraux promeuvent tous les jours un collectivisme avorteur d’individu, exactement comme les marxistes.

Quiconque prolonge le mouvement de ce corps social autonomisé travaille en réalité à l’extinction de la promesse individuelle.

L’adaptation, c’est toujours un moulage. La forme y est prescrite. Ce n’est même pas la sculpture déjà présente dans la pierre avant travail, c’est la sculpture déjà faite. Le kunisme ne cherchera pas à créer l'homme nouveau, ce qui s'est toujours traduit par une pratique d'adaptation des proto-individus à un concept, il cherchera les conditions de naissance de cet individu. Accueil du possible et de l'inattendu.

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