Les marmitons nippons se brûlent les fesses. Fukushima fout le camp. Ce n’est jamais qu’une grosse marmite sur un réchaud. Mais à faire chauffer de l’eau par excitation d’atomes, on s’expose à la jouissance de la matière, aux spasmes inarrêtables et débordants des nanolibertins libérés. Avant la petite mort lente qui se propage. Les silex atomiques font des étincelles bien longues et nos experts en certitudes s’en caressent les neurones! Ils devraient pourtant savoir, nos thermodynamiciens dynamiques, qu’à produire toujours plus de chaleur en un temps plus court, on n’arrive jamais qu’à accélérer l’avènement du froid. Ce qu’ils veulent, c’est donc pouvoir éclairer la banquise. Sur des feuilles de calculs, ça marche, c’est magnifique. Pensez donc, des petits soleils dans des cuves à mazout ! Bien sages. Avec des poubelles de soleils refroidis tout autour. Comme des petites crottes de chiens radioactives. Des petites crottes de chiens pour 4000 ans. Et dans 4000 ans, les chiens seront tellement plus intelligents ! De la vapeur, encore de la vapeur ! Faites bouillir la marmite ! Nouvelle Alliance de l’homme avec la matière, équivalence masse-énergie, fission, fusion, lumière, chaleur, vapeur, entropie. Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme… En chaleur… Vous reprendrez bien un peu de Tchernobyl avant de partir pour l’au-delà ! Et si vous devez marcher dans la crotte, n’oubliez pas d’y mettre le pied gauche.
mercredi 30 mars 2011
jeudi 24 février 2011
Esclavage contemporain
A las 7:33 sonaron los primeros acordes de la banda sonora de Misión Imposible. El señor XX pulsó la tecla verde de su teléfono móvil y contestó a la llamada. Habló con su interlocutor durante varios minutos y mientras hablaba se dirigió al cuarto de baño, orinó, tiró de la cadena y entró en la cocina. Pulsó la tecla roja y dejó el móvil sobre la encimera. Preparó el café y mientras desayunaba el móvil volvió a sonar. Se duchó, se afeitó, se lavó los dientes y se vistió sin dejar de hacer y recibir llamadas. Misión Imposible. Pitidos de teclas. Condujo su coche hablando por el móvil. Saludó a sus compañeros de trabajo hablando por el móvil. Atendió sus asuntos, almorzó, paseó, se tomó una cerveza con los amigos, visitó a sus padres, jugó con sus hijos, cenó, vio un partido de fútbol en la tele, orinó, se lavó los dientes, se acostó, besó a su esposa, copuló con ella y se durmió… hablando por el móvil.
A la mañana siguiente los de la compañía telefónica instalaron una enorme antena en la cabeza del señor XX.
Texte de Teresa Sopena
Traduction:
A 7h33 résonnèrent les premières notes de Mission Impossible. Monsieur XXe appuya sur la touche verte de son portable et répondit à l’appel. Il dialogua quelques minutes avec son interlocuteur pendant qu’il se dirigeait vers la salle de bain, urinait, tirait la chasse d’eau et regagnait la cuisine. Puis il raccrocha, posa son téléphone, prépara le café, et pendant qu’il petit-déjeunait, le téléphone sonna à nouveau. Il se doucha, se rasa, se brossa les dents et s’habilla sans lâcher l’appareil. Mission Impossible, bruits du clavier, conversations à distances. Il conduisit sa voiture et salua ses collègues en téléphonant. Il traita ses affaires, déjeuna, se promena, but un verre avec ses collègues, rendit visite à ses parents, joua avec ses enfants, dîna, regarda un match à la télé, urina, se brossa les dents, se coucha, embrassa son épouse, copula avec elle et s’endormit, son portable à l’oreille.
Au matin, les employés de la compagnie téléphonique greffèrent sur la tête de Monsieur XXe une énorme antenne.
jeudi 3 février 2011
Prolétarisme, donc, et non capitalisme, pour définir le mode d’exploitation moderne. Tant il faut convenir que le terme communément admis n’évoque plus désormais qu’un sable mouvant conceptuel propice à l’étouffement. Son négatif même est absorbé dans la soupe universelle. Que veut dire anticapitalisme, en effet, sinon intensification des lois fondamentales du capitalisme ?
Répétons-le, notre mode de relation produit et reproduit essentiellement des prolétaires, c’est-à-dire des dépossédés. Comment un anticapitalisme quel qu’il soit pourrait-il jamais changer cela, quand il vise explicitement à étendre cette production ? Anticapitalisme ne veut rien dire d’autre que plus-de-capitalisme, au sens de plus de productivité et donc plus de prolétaires. Ceci en théorie seulement, car, en un paradoxe tout libéral, les conditions d'impossibilité du système rejoignant ses conditions de possiblité, moins d'inégalités relatives, toute chose restant égale par ailleurs, veut dire aussi moins de productivité (l'inverse du but recherché). C’est pourquoi Slavoj Zizek peut légitimement évoquer à ce sujet le plus-de-jouir de Lacan, c'est-à-dire le plus d'angoisse.
L’anticapitalisme, loin de représenter la négation du capitalisme, en est bien plutôt l’intensification, tandis que l’antiprolétarisme, touchant le noyau même du système, négation de la négation, serait la positivation subversive véritable, la seule posture critique adéquate.
Les deux schémas évolutifs antinomiques peuvent donc se résumer ainsi :
1 - Capitalisme ► anticapitalisme ► intensification capitaliste
2 - Prolétarisme ► anti-prolétarisme ► projet d'émancipation
Evidemment, le second s’écarte de la dialectique historique marxienne orthodoxe qui veut que l’avenir soit déjà contenu dans le présent selon une évolution quasi mécanique et linéaire, avec le prolétariat comme sujet historique final. Si l’avenir anti-prolétarial s’appuie inévitablement sur une praxis (comment pourrions-nous partir d’aucun lieu ?) c’est pour en déduire un contre-projet global, et plus seulement pour la prolonger. Nous renouons ainsi, semble-t-il à première vue, avec le socialisme utopique pré-marxien. Certains y verront une régression. Il faut y regarder de plus près car notre conviction est d’être justement, et paradoxalement, plus scientifique que Marx.
Répétons-le, notre mode de relation produit et reproduit essentiellement des prolétaires, c’est-à-dire des dépossédés. Comment un anticapitalisme quel qu’il soit pourrait-il jamais changer cela, quand il vise explicitement à étendre cette production ? Anticapitalisme ne veut rien dire d’autre que plus-de-capitalisme, au sens de plus de productivité et donc plus de prolétaires. Ceci en théorie seulement, car, en un paradoxe tout libéral, les conditions d'impossibilité du système rejoignant ses conditions de possiblité, moins d'inégalités relatives, toute chose restant égale par ailleurs, veut dire aussi moins de productivité (l'inverse du but recherché). C’est pourquoi Slavoj Zizek peut légitimement évoquer à ce sujet le plus-de-jouir de Lacan, c'est-à-dire le plus d'angoisse.
L’anticapitalisme, loin de représenter la négation du capitalisme, en est bien plutôt l’intensification, tandis que l’antiprolétarisme, touchant le noyau même du système, négation de la négation, serait la positivation subversive véritable, la seule posture critique adéquate.
Les deux schémas évolutifs antinomiques peuvent donc se résumer ainsi :
1 - Capitalisme ► anticapitalisme ► intensification capitaliste
2 - Prolétarisme ► anti-prolétarisme ► projet d'émancipation
Evidemment, le second s’écarte de la dialectique historique marxienne orthodoxe qui veut que l’avenir soit déjà contenu dans le présent selon une évolution quasi mécanique et linéaire, avec le prolétariat comme sujet historique final. Si l’avenir anti-prolétarial s’appuie inévitablement sur une praxis (comment pourrions-nous partir d’aucun lieu ?) c’est pour en déduire un contre-projet global, et plus seulement pour la prolonger. Nous renouons ainsi, semble-t-il à première vue, avec le socialisme utopique pré-marxien. Certains y verront une régression. Il faut y regarder de plus près car notre conviction est d’être justement, et paradoxalement, plus scientifique que Marx.
mardi 18 janvier 2011
dimanche 16 janvier 2011
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