mardi 3 avril 2012

Le sabre, le goupillon et le coffre-fort.

L'ordre moral, nous dit ce cher Henri Guillemin (dans l'Autre Avant-Guerre, par exemple), c'est l'alliance de l'armée, de l’Église et des possédants. Il nous fait remarquer ensuite que tout cela relève d'une pratique toute voltairienne. Que nous disait le philosophe national "hors micro"? Qu'"il est fort bon de faire accroire aux humbles qu'ils ont une âme immortelle et qu'il existe un Dieu vengeur qui punira mes paysans s'ils veulent me prendre mon blé."

Ce qui renvoie à nos régime de "liberté". Il se confirme que la démocratie, telle qu'elle se pratique aujourd'hui, n'est que le cache sexe de la prédation oligarchique, l'autre nom de la confiscation du pouvoir par les privilégiés. Comprenons bien que ce n'est pas de démocratie réelle dont il est question, mais d'un mot qui s'oppose à la chose qu'il semble désigner. Le régime parlementaire par élection au suffrage universel est le régime le mieux fait pour faire tenir tranquille la plèbe. Il la plie à une décision majoritaire présentée comme souveraine et démocratique, quand elle est en réalité le résultat d'une manipulation oligarchique avec spectacle d'opposition, ou opposition du spectacle, pour reprendre la terminologie debordienne.

Si on ne prend pas les mouches avec du vinaigre, il faut bien convenir en revanche qu'on prend les pigeons avec des mots. Et parmi les pigeons, il en est de particulièrement stupides qui se piquent d'anti-démocratie, sans comprendre qu'ils demandent ce qui existe déjà sous un faux nom.

Ah! c'est que la modernité est plus complexe qu'on ne l'imagine au premier abord. Mais aussi plus simple, par certains côtés.

Adrien Royo
    

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