mardi 27 mars 2012

Terrorisme d'élevage

Tous les terroristes, d’où qu’ils viennent et de quelque cause qu’ils se réclament sont les supplétifs des armées et des polices d’État. Non pas parce qu’ils seraient des traitres par essence, mais parce qu’ils représentent le jusqu’auboutisme dont à besoin le pouvoir pour faire exécuter, sous faux drapeaux, toutes les basses besognes nécessaires à la manipulation psychologique des masses. Quoi qu’ils veuillent et quoi qu’ils fassent, les actions des terroristes servent toujours et d'abord ceux qu’ils croient combattre. En ce sens, il n’y a pas pire crétin politique qu’un terroriste convaincu. De même qu’il n’y a pas plus manipulable qu’un fanatique violent radical. Qu’il soit de gauche ou de droite, islamiste, fondamentaliste de toute obédience, chrétien ou juif, son destin est de servir toujours la soupe à ses ennemis. En retour, les États ont un intérêt vital à encourager, à radicaliser ou à créer purement et simplement, toute sorte de groupuscules utilisables à volonté. Évidemment, cela revient à jouer avec le feu. Et alors?

Guy Debord, dans ses Commentaires sur la Société du Spectacle, petit livre indispensable, analysant le terrorisme rouge des années 70 en Italie avait déjà tout dit là-dessus. Les groupuscules révolutionnaires armés servaient sans le savoir la cause des pouvoirs occidentaux les plus anti-communistes. Ils étaient les instruments d’une terreur d’État servant à justifier toutes les répressions, tous les coups tordus et tous les assassinats perpétrés au nom de la raison du même nom. Ce qui veut dire que tout terrorisme est en définitive une construction ou une manipulation étatique et policière.

A qui profite l’antisémitisme radical et violent d'aujourd'hui ? Principalement à Israël qui peut, sous le couvert d’une victimisation outrancière relayée par toute la classe politico-médiatique mondiale, commettre ses crimes d’État en toute tranquillité. Les terroristes islamistes seront les forces d’appoint idéales pour diffuser dans l’opinion internationale, et ainsi détourner son regard, l’idée d’une identité parfaite entre critique d’Israël et antisémitisme.

A qui profite, dans la même logique, l’anti-américanisme violent ? Principalement aux États-Unis, bien sûr. Et à qui profite l’islamisme fanatique en France ? Au pouvoir français. Car tout est bon pour éviter que les pauvres se réunissent jamais contre leurs véritables affameurs institutionnels. Transformer une menace sociale relative en une menace ethnico-confessionnelle absolue, est la principale activité des officines gouvernementales à travers le monde. Qui sait cela échappe déjà à toutes les manipulations terroristeuses du pouvoir. Avant de courir aveuglément et stupidement à l’ennemi désigné par nos maîtres, arrêtons-nous un instant pour réfléchir ensemble.

Adrien Royo

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