mercredi 21 décembre 2011

Il faut toujours à un moment ou à un autre rembourser ses dettes, nous répète-on à longueur de temps. Qui paie ses dettes s’enrichit. Etc. Cela paraît logique. En effet, si vous payer vos dettes vous êtes plus libres. Sauf que le système ne fonctionne absolument pas sur ces principes, et que même il s’appuie sur des fondements à l’opposé de ce bon sens. Pour lui, au contraire, qui s’endette s’enrichit et plus on a de dettes, mieux se porte l’économie (avant l’explosion inévitable des bulles, bien entendu). Vive la bulle ! Semble-t-il déclamer tous les jours qui le séparent de la catastrophe finale. La croissance infinie est au prix de ce déséquilibre permanent, on le sait depuis Marx. Inutile donc de nous la jouer façon vierge effarouchée. De ce point de vue, François de Closets est une vierge parfaite ou un imbécile notoire, quand il nous rappelle à l’ordre de la bonne gestion. Lui et beaucoup d’autres : Attali par exemple, voudraient gérer la Mafia avec des règles de bénédictins, comme s’ils ne connaissaient pas les lois de cette Mafia dont ils ne cessent par ailleurs de chanter les mérites. Il aurait suffi que l’Etat soit moins généreux, et tout aurait été parfait. La Mafia est idéale quand on la laisse agir tranquillement sans s’occuper des pauvres. Mais il s’est endetté, cet idiot. Et pourquoi ? Pour payer des fonctionnaires, assurer des services publics, faire la guerre, construire des centrales nucléaires, des autoroutes ou des TGV, et surtout payer le service des intérêt de la dette. Comment vivrait la Mafia si personne ne s’endettait plus ? Le crédit est au cœur du système. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille supprimer le crédit. Il serait utile en revanche, comme le font Frédéric Lordon, Paul Jorion, Etienne Chouard, Bernard Friot et d’autres, de s’interroger sur la façon de l’obtenir. De s’interroger donc sur la Mafia elle-même et pas seulement sur ses conséquences.

Adrien Royo
 

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