samedi 12 novembre 2011

Sentinelle du peuple


Que nous apprennent des sentinelles du peuple comme Etienne Chouard ? Que les marchés, c’est-à-dire les banques, les organisme financiers, les investisseurs, les riches, créent de la dette pour fabriquer de la monnaie artificielle (non référée à l’or ou à l’argent), de la monnaie de singe, moyen de spéculation. Qu’ils jonglent ensuite avec cette monnaie scripturale (écriture sur une ligne de compte) par élaboration de produits financiers toujours plus sophistiqués, risqués et rentables. Que leur intérêt bien pensé est donc de créer de l’endettement, qu’il soit public ou privé. Plus grande est la dette globale, plus il y a de monnaie en circulation et plus il y a de possibilités de s’enrichir. Qu’à cette fin, tous les moyens sont bons : s’arroger le monopole de la création monétaire aux détriments des Etats (création de la Réserve Fédérale aux USA ; loi Pompidou-Giscard de 1973 en France ; article 104 du Traité de Maastricht ou 123 du Traité de Lisbonne ; indépendance de la BCE, etc.), ou spolier les citoyens directement en les forçant à s’endetter (par la baisse des salaires et les incitations mensongères, subprimes). Que lorsque des produits financiers aussi destructeurs que les crédits dérivés, CDS (Credits defaults swaps), s’ajoutent au tableau, le processus prend une allure suicidaire. Que rien ne peut plus arrêter la fièvre spéculative et l’appât du gain. Que les dettes explosent mécaniquement par le seul fait que les intérêts s’ajoutent aux intérêts et que le capital, lui, courent les rues du commerce mondial pour s’arrêter dans les poche des plus riches. Et que, pour finir, 99% de la population mondiale pâtit de cette situation.

Il est intéressant de constater que le prétexte initial pour confier aux marchés le quasi monopole de la création monétaire : la planche à billet créatrice d’hyperinflation (les banques privées, à travers l’investissement, créant supposément de la vraie richesse), tombe de lui-même en ces temps de crise. D’abord parce que la planche à billet tourne à plein régime aux Etats-Unis et en Europe pour combler les trous énormes creusés par la finance délinquante et parasite, et que l’inflation n’est endiguée qu’au prix d’une contrainte aberrante sur les salaires ; d’autre part parce que la monnaie scripturale, créée par l’emprunt, et la monnaie fiduciaire, mise en circulation par les Etats, sont aussi artificielles l’une que l’autre. Dans les deux cas, si abus il y a, ce sont les pauvres qui payent l’addition. C’est pourquoi la question de la démocratie (la vraie) est essentielle. Qui contrôle la monnaie ? A qui appartient l’Etat ?

Adrien Royo

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