mercredi 10 juin 2009

Valeur et action (2)

Une valeur est ce qui fonde une action. Toute action dévoile une valeur.

Il ne peut exister à nos yeux un individu chargé de certaines valeurs agissant dans un corps social chargé de valeurs contraires et s'en trouvant immunisé. Aucun individu ne peut plus agir dans l'espace concret de l'économie, et donc porter les valeurs de cette économie, pour les déposer au seuil de son espace privé ou communautaire. L'économie étant le processus métastatique par lequel le corps social phagocyte le corps individuel, par lequel l'intériorité techno-logique absorbe l'intériorité personnelle, tout repli sur des valeurs purement individuelles devient illusoire et sans effet. Les valeurs du chrétien, de l'humaniste, du bouddhiste, par exemple, seront pour nous les valeurs qu'il pratique dans l'espace réel de l'économie, et donc les valeurs de l'économie, non les valeurs qu'il énonce pour lui-même et sa communauté. Un trader chrétien ou bouddhiste sera trader avant d'être chrétien ou bouddhiste. La séparation n'est plus de mise ici. L'économie, qu'il le veuille ou non, c'est désormais lui-même. C'est pourquoi, la première mission du kunique est de déshabillé le corps social, d'en exhiber les valeurs. Si la valeur dévoilée par la pratique économique est la recherche du profit maximum, cette recherche éperdue devient ipso facto le fondement réel de mon action individuelle et donc ma valeur comme celle de tous. Il me sera loisible de faire l'autruche, pas d'échapper à cette nécessité. Aujourd'hui, en d'autres termes, la pratique de soi, ce n'est rien d'autre que la pratique socio-économique générale.

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