jeudi 19 mars 2009

La loi du plus fort

Pour Lolo Parisot, relayant ainsi la pensée de la plupart de ses frères en comptes en banque, la précarité étant une loi de la nature, il est logique qu'elle soit également appliquée à la sphère économique et sociale. L'amour est précaire, la vie est précaire, pourquoi le travail ne le serait-il pas? Voilà de la belle pensée cynique en branche. Inutile de discuter, c'est la nature. Personnellement je le reconnais si bien que si je n'avais cette foi anti-violente violemment cheviller au corps, foi anti-naturelle s'il en est, je proposerais à tous ceux qui ressentent comme un picotement à la joue gauche en ce moment, de retourner une bonne claque à la baronne du cul de la vache (naturelle).

L'avantage avec ces grands penseurs philanthropes et chrétiens dont les conseils d'administration débordent, c'est qu'ils annoncent le programme. Il faut suivre toujours la loi de la nature. Celle-ci pouvant également s'appeler loi de la jungle, ils ne voient pas qu'ils s'interdisent ainsi par avance de condamner les porteurs de fourche qui pourraient avoir l'idée saugrenue dans un monde civilisé, d'aller prendre un jour par la force naturelle ce qu'une autre force naturelle conserve à son seul profit. Au tribunal de la nature, en effet, le droit n'est-il pas au plus fort? Mais ils pensent, ne croyant ni au hasard ni à la facticité ni à la contingence ni à l'humilité, que la nature est si bien faite qu'elle les a élus depuis toujours et pour toujours comme chefs.

Adrien Royo

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